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NON

Emmitouflée dans son manteau d’hiver, la creusoise embottée jusqu’à mi jambe, foulait la vierge neige d’antan d’aujourd’hui…
Sa hotte débordait de résonnance et, dans ces maux, un écho plus intense semblait la faire trébucher… un NON, au loin, puis plus près, l’extirpait de ses songes, ni douloureux, ni agréable, un simple NON.

NON
Quoi NON ?
3 lettres qui se dérangent et dérangent dans ce désordre bordellique de rubans rouges, scènes de ménage astrales, nains et autres contes…
1 voyelle et 2 consonnes mais combien de possibilités ?
Un NON glacial se répétait et que le vent blanc faisait tourbillonner autour de toutes les autres lettres.
NON, qu’à cela ne tienne, NON, c’est un trou noir, une négation donc le néant non ?
Une poche vide de sens, froide, qui ne demande qu’à se travestir ou bien ? Se remplir ?
Le vide est bien fait pour se remplir un jour ou l’autre, mais NON se remplit comment ?
Avec d’autres mots qui pourraient le faire basculer dans quelque chose de plus chaud…
Assemblage de lettres, pures et simples pour donner de façon alambiquée, des mots moins tranchants que lame sœur.
Bien.
Pas très diplomate ce NON tout de même ! NON, c’est rien, l’inverse de tout et son contraire.
NON, sans froufrou, sans guirlandes de Noël, ce mot minuscule peut pourtant déchainer des tempêtes de tous les diables en majuscule.
Donc ce NON, proche de nulle part engendrait pourtant des réponses.
La Creusoise, de son écharpe de voyelles qu’elle préfère, réfléchissait à la possible combinaison de ce NON avec autre chose, de moins bref.
En se déshabillant de ses souvenirs, elle se mit à déshabiller le NON de ces consonnes, pauvres connes de consonnes, et restait la plus ronde des voyelles, le O.
Mais le O, c’est le début de tas de chOses…

Le O, c’est le début d’un OUI, non ?

Le NON, dénudé, a bien peu d’allure devant le OUI !

La Creusoise, sourire aux lèvres, se dit alors, que le chemin entre les deux, reste le peut-être…

Et peut-être que pour le NON il faut un OUI, pour le OUI un peut-être et que tous sont essentiels et que savoir dire NON, pas pour un oui pour un non, a toute sa place dans le langage de nous tous.
Alors OUI au NON, sans lui tordre le cou ! Mais parfois, un peu quand même !

La Creusoise, réconciliée avec le NON, continua son voyage, son sac ouvert, et prépara sa couverture de chaleur dans les yeux des siens…

A demain, OUI.


Pas Sur La Bouche.

Un voyage un peu trop long avait emmené la Creusoise un peu trop loin…
Comment revenir dans le présent quand on s’engouffre dans le passé pour chercher la clé des rubans rouges ?
Comment retrouver sa route, quand le soleil a décidé de bouder désormais pour une bonne partie de l’année, et que la lune , cette garce , fidèle à ses caprices et infidélités en tous genres, n’éclaire rien de bon ?

La Creusoise les soupçonnait de batifoler ensemble ces deux là !

Le soleil et la lune ? Mais oui, tout était clair.
Deux astres aux confins de la création de l’univers, ou juste après, pouvaient bien s’aimer, aussi différents soient ils !
Bien sur.
Mais alors, un baiser n’enflammerait-il pas tout notre monde ? N’interfèrerait il pas sur ce fragile équilibre nous offrant alors et enfin l’excuse de notre déséquilibre ?
Sur la bouche ?
Brûlant la lune aussi froide que l hiver creusois, le soleil ne gèlerait il pas en un simple coup de langue lunaire ?
Quelle aventure !

De toute évidence, l’histoire originelle pas très originale avait omis de penser que des astres opposés pouvaient se rencontrer, se plaire et oser.
Sur la bouche ?
Mais je vous en prie dit l’un…
Cette femelle de lune en fit rougir le soleil, brisant au passage un ou deux de ces rayons…
Mais solides ils sont, amoureux de l’univers ensemble, sur la bouche, en douceur, ils s’embrassent et embrasent la voie lactée qui se dessine au dessus de nos têtes, juste au dessus…
C’est sur, ces deux là s’aiment pour de vrai, pour de bon et depuis longtemps n’est ce pas ?

De clins d’œil en frissons, ce couple insensé et infernal nous offre chaque jour une page de leur histoire, emportant la nôtre un peu plus loin, encore un peu plus loin.

Et l’histoire des rubans rouges avait valsé, se retrouvant dans les cheveux de la Creusoise, petite, un livre à la main, dans lequel quelques pages cornées indiquaient certains passages lui donnant une clé supplémentaire…
Pendant ce voyage lui rappelant que la vie est belle et que Kapra l’avait écrit des plus belles images, la Creusoise retrouvait l’énergie dans un diamant brillant de milles feux, une phrase d’un jeune poète d’outre froid d’un hiver lointain et blanc précoce, et dans la rengaine du soleil et de la lune.
Sur la bouche.
Mais alors dans le même lit ?
Juste au dessus du nôtre.

Sur la bouche, ils se sont roulé la plus grosse pèle de l’univers.
Et depuis, sans cesse en séduction, ils se jouent de nous, de la creusoise et nous offrent leurs scènes de ménage qui nous plongent tantôt dans le jour, tantôt dans la nuit.
Heureusement qu’ils se disputent !

Mais Pas Sur La Bouche…


Entre ciel et mère

S il y a des infinis qui se dessinent ou se devinent dans chaque élément de cet univers, y a t-il de l’infini dans le mystère de la naissance ?

Aujourd’hui, avec le regard de ses printemps passés, la Creusoise, sous l’étendue bleue de cette toile tendue, savoure les premiers jours d’un été de retour en creuse…
Sans nuage, sans ombre au tableau, le soleil s’accroche au filet de cet infini.
Il fait bon noyer ses pensées dans ce miracle naturel.
Infiniment grand, le ciel, bras tendus, embrasse l’indolence de cette si belle journée.
Allongée sur le sable de verdure, la creusoise regarde sous la jupe du ciel…son intimité ne trahit pas le nombre de ses années…
Combien d’yeux se sont-ils laissés perdre sous ses jupons tantôt bleus, tantôt gris, tâchés ou empourprés selon ses humeurs ?
Témoin de la folie des hommes, ironique, il sème ses pénitences sans discussion.
Il est le maître et ordonne et désordonne planètes et nuages, n’en faisant qu’à sa guise, se riant des critiques.
Il nous tombe sur la tête certains matins, mais toujours là, donnant l’espoir que la vie est un mirage et la mort un autre.
Généreux tout de même, il se partage de milles lieux et s’offre à chacun d’entre nous…
L’infini de ce tableau laisse rêveuse la creusoise…
Yeux dans les yeux, elle cherche dans ce bleu, ceux de sa mère.
Des réponses.
Le calme de la nature décontractée l’encourage à rassembler tous les éléments qui la mèneraient jusqu’à la première couture de ses rubans rouges…

Une date ?
Le sage ne lui avait pas dévoilé la nature de cet épais secret mais l’avait seulement apaisée sur les conflits originels de son premier jour.
Ses rubans, arrivés sans nom, gardaient les traces d’une enfance.
Son enfance.
Ils venaient de loin et parlaient d’elle dans un présent dont elle ignorait jusqu’au sens.
Comment percer le mystère de ses premières années sans la voix de son père et l’aide de sa mère ?
L’infini de la combinaison génétique entre deux personnes n’avait il pas l’immensité du ciel ?
Non.
L’infini de l’amour alors ?
Un D, un 6 et tout le reste à faire pour comprendre …
D, comme Darvina… prénom glissé à l’oreille de la Creusoise quand elle ne pouvait l’entendre.
6… un âge ? Un jour ?
Les mille et une questions de ses mille et une nuits n’avaient pour seule réponse que le brun de ses cheveux et le bleu de ses yeux…

Aujourd’hui, la Creusoise regarde seulement les dessous du ciel …
Le vent feuillète son Marie-Claire et ses free-lance se pavanent tout près, dans cette vie là…